Anniversaire à Moorea
Moorea
est la première destination du seul week-end hebdomaire des Tahitiens qui cherchent un dépaysement facile d'accès. A Moorea tu changes d'univers à une demi heure de Papeete après une traversé en ferry à 8 €. Le rythme de la vie est divisé par deux et la circulation par 20.
Ce week-end là il s'agit de fêter un anniversaire, le mien. Ca se passera au Sofitel Maeva Beach...
La vue sur le sofitel depuis la colline qui sépare le port de l'aéroport est boulversante, et dès que tu as franchi la porte du resort jalousement gardée par un mutoi qui fait la sieste 4 heures par jour, la vue de l'intérieur est carrément boulversifiante.
Après avoir essayé le camping de Moorea puis tous les resorts de Moorea de l'Intercontinental au Hilton car, pour une fois dans notre existance o combien laborieuse mais tellement misérable, on a les moyens. Après tous ces essais donc, je suis certain que le Sofitel a la meilleure vue de tous. Une magnifique vue panoramique sur le lagon, le channel et Tahiti.
Tu plonges directement de ton bungalow pour rejoindre le beach bar à la nage et pour récompenser ton effort la vahine derrière le zinc t'offres une budweisser sortie du beach fridge. Beach proveche !
Tout ne se passe pas à l'hotel tout de même. Il y a aussi une virée au motu Oné, avec une halte sur un banc de sable où les requins et les raies grises nous attendent de pied ferme à l'heure du casse-croûte.
Les plus courageux descendent dans le lagon transformé pour l'occasion en piscine municipale open water, open sky et open species.
Les requins restent un peu distants envers ce troupeau de bipèdes qui sentent la pomade mais les raies, elles, osent te monter dessus sans même avoir été présentées. J'en écrase malencontreusement une du pied droit en reprenant mes appuis, elle s'éloigne d'ailleurs prudemment en boitant, l'empreinte de mon pied gravé dans son aile sous 95 kg de pression.
Pic-nic studieux sur le motu Oné avec l'association du haussariat. Le haussaire himself est d'ailleurs de la partie, dans sa tenue règlementaire de Tahitien en vadrouille : en short et en claquettes. Le pic-nic lui-même vaut son pesant de fafaru car c'est un ma'a Tahiti préparé au four Tahitien. Le four Tahitien est un trou dans la terre où tu fais cuire plein de bons produits locaux, à l'étouffée sur un lit de braises et de pierres brûlées, le tout couvert par des palmes de bananier. Du porc, des uru, du poisson, des bananes, de la chèvre, du taro... que des trucs pas gras Un intrus cependant : le fafaru. Du poisson fermenté dans l'eau de mer qui marine depuis 6 mois dans un bocal. Je veux bien tenter cette expérience culinaire mais quand tu ouvres le bocal, une odeur de fosse sceptique détraqué te dévaste le nez et les papilles. C'est à croire que le truc est réservé au bizutage des popa'a (Blanc-blanc). Non, certains Tahitiens trouvent ça aussi gouteux que l'alcool d'échalotte des savoyards dans "les bronzés font du ski".
Pour préparer un bon ma'a Tahiti il faut par contre se lever à 5 heures du matin si tu veux passer à table à midi. Aujourd'hui on n'a aucun mérite puisqu'on arrive juste pour mettre les pieds sous la table.
De retour au Sofitel, Romane joue ballon avec son papa qui plonge de l'escalier pour ramener la baballe, après l'avoir un peu machouillé. L'instinct de cabot est parfois si dur à contenir.
Alban est condamné à bronzer à l'ombre car il a trop pic-niqué au soleil. Le plus Tahitien de nous quatre ne peut donc pas éternellement faire illusion sur ses origine, c'est bien un popa'a Farani (Blanc-blanc Français grillé).
Chantal ne voulait pas que je partage cette image du beau mâle, de l'athlète qui fait tant baver ses copines de l'école.
Il n'y en a pas que pour le ma'a Tahiti quand-même.